Monday, October 8, 2018

3-4 octobre 2018

Journée la plus longue de ma vie.
Après un trois-quart de journée de travail, direction l'aéroport de Montréal : un cinquante minutes de trafic dans un autobus avec un conducteur pourri qui conduit sur le break et les vacances commencent avec un mal de coeur.

Comme j'hais perdre du temps et attendre pour rien, j'avais fait m'enregistrement pour le vol la veille pour que l'on ai pas besoin de faire la file au comptoir d'Air Canada. Donc juste besoin de scanner les passeports à la machine, imprimer nos passes et étiquettes de bagages, et laisser ceux-ci sur le tapis roulant. Par contre, impossible de scanner mon passeport car la seule fois où Eric a été en charge d'acheter les billets d'avion, il a décidé que c'était avec Laurianna qu'il allait au Maroc. Oups! Un petit vingt minutes d'attente au comptoir pour régler le tout.

On prend notre traditionnel souper à la microbrasserie Archibald et nous dirigeons vers la porte d'embarquement de notre avion quand nous croisons Tim par pur hasard qui arrive en sens inverse. Je ne comprends toujours pas ce qu'il faisait là car on quittait en zone internationale et il arrivait en zone domestique, mais il faut croire que nous sommes dus pour nous croiser dans les aéroports!

Le vol vers Casablanca se déroule rapidement (en tout cas comparé aux 14h de Tokyo!) Et 7 heures plus tard nous arrivons. On débarque et je réalise que je suis réellement en Afrique: il y a plein d'africaines aux costumes colorés qui sont là aussi. On attend une petite éternité pour l'immigration et les douanes parce qu'il est vraiment tôt le matin donc il y a peu de personnel, et le peu qu'il y a prend vraaaaiment son temps. La journée commence déjà à être longue et j'envisage de louer un hotel à 40-50$ juste pour faire une sieste. Il est genre 8h du matin, ou 3h au Canada. Eric a par contre soudainement une tonne d'énergie et décide qu'on visitera plutôt Casablanca dès maintenant!

Évidemment, après toutes ces attentes on rate le train vers le centre-ville de deux minutes et on doit attendre une heure avant le prochain. Premier constat : les marocains n'ont pas la même obsession pour la propreté que les japonais.

Arrivés à Casablanca, première impression : il fait teeellement chaud. Je ne n'attendais pas à si chaud en octobre. Du 30 degrés frappant au soleil, et nous sommes habillés comme lorsque l'on a quitté Montréal. Ouf! Et pas d'hotel pour aller se changer, car on reprend l'avion le soir même... La journée va être longue, et chaude.

Par contre, on traine nos valises et il n'y a aucun casier pour les laisser à l'aéroport ou à la gare de train, et c'est un peu encombrant. Eric a la bonne idée de se rendre à l'hôtel où on dormira la semaine prochaine à Casablanca pour leur demander s'ils peuvent garder nos valises. On trouve l'endroit un peu par hasard et ils acceptent, yé! Libérés de nos valises, on part à la découverte de Casa.

Deuxième impression: pauvreté. Le mot prend tout son sens et on ne parle pas des bs d'Hochelaga ici, qui sont des rois à côté des habitants de Casablanca (et du Maroc en général). On commence par visiter la Medina, soit la vieille portion de la ville. Je comprends qu'il y a une medina dans chaque ville à peu près, et c'est l'un des attraits touristiques mais aussi l'un des endroits qui semblent les plus pauvres des villes. C'est comme un gros marché aux puces à ciel ouvert, à la grandeur de la ville, plein de petites ruelles et de cochonneries à vendre. Il y a des "secteurs", par exemple vêtements (des faux adidas ou calvin klein), des chaussures, des parfums, des gogosses marocaines pour des souvenirs, un très gros dollorama. Ça pue aussi. Arrive finalement le secteur alimentaire. Nous qui adorons les marchés et manger, disons qu'on passe notre tour. Les fruits et légumes sont pourris et les gens y font leur épicerie. Le sol est jonché de déchets et de fruits et légumes qui ont passé le stade de pourriture. Des gens pressent des jus de fruits frais et les verse dans de vieilles bouteilles d'eau usagées. Ou-ark. Vient ensuite la viande. Des cages remplies de poules maigres entassés qui font pitié et se chient dessus. C'est leur version d'acheter du poulet frais... Il y a des chats errants partout, plus maigres que les poulets encore.

On sort du secteur car vraisemblablement ce n'est pas là qu'on achètera ou mangera quoique ce soit. On se dirige vers la Mosquée Hassan II, un lieu religieux érigé sur le bord de l'eau et qui est magnifique. Apparemment, les gens doivent s'y rendre le vendredi après-midi pour prier et ferment donc leurs commerces pendant ce temps. À mes yeux de non croyante et pratiquante, l'abondance de luxe et d'argent qui émane de la mosquée est vraiment une insulte aux gens qui mangent leurs fruits pourris trois rues plus loin mais ça c'est mon 2 cennes... Puisque les non musulmans ne peuvent rentrer dans la mosquée, on quitte et on se cherche un resto pour le lunch. On traversera d'autres rues où il y a un robinet sur le trottoir et les gens y viennent s'y laver ou faire leur lavage. J'en déduis que l'eau courante à domicile n'est pas la norme. Les gens font aussi sécher leur linge sur des cordes à linge improvisées sur les trottoirs, où nimporte qui pourrait partir avec.

On aterrit dans un genre de quartier d'affaires où il y a un restaurant et on y mange un peu. Je veux tellement dormir! Et il fait tellement chaud. On se rend dans un café sur le coin d'une rue où je prends un Mojito (sans alcool évidemment puisque tu ne peux boire de l'alcool en public ici) et Eric un thé à la menthe. Le thé à la menthe est partout au Maroc et est un signe d'hospitalité - partout où on va, on se fait servir du thé à la menthe en guise d'accueil (boutiques, hotels, etc). C'est un thé très amer dans lequel ils mettent une TONNE de sucre. Mais vraiment une tonne. Et ils en boivent matin, midi, soir. Le taux de diabète doit être sidérant ici!

On s'assoit dans une rue et fatigués, on attend un peu que le temps et la chaleur passent en pensant au souper. Un type commence à nous parler et comme deux blancs qui se font jaser par un arabe sans raison, on est un peu méfiants. Le gars nous a entendu parler français et nous parle de sa soeur qui étudie à Montréal. Finalement, c'était vraiment juste pour nous parler et il nous guide vers ses recommandations de nourriture rapide pour que l'on puisse manger avant de retourner à l'aéroport.

Mais avant, on doit récupérer nos valises. Et les rues de Casablanca sont tellement un foutoir qu'on ne retrouve plus notre hôtel que nous arrivions trouvé par pur hasard la première fois... Merde. On tourne en ronds un temps puis on finit par trouver. Retour à la gare, train, puis aéroport. Il est maintenant 11h du soir et la journée ne finit plus de finir, ça fait 37 heures qu'on est debouts. On embarque dans l'avion directement sur la piste de décollage parce que c'est un avion à comme 60 places, avec des hélices. Avec un peu de miracle on décolle, et on atterrit une heure plus tard.

Dormir. Notre hôtel est à 3km de l'aéroport. On leur avait demandé de venir nous chercher à l'aeroport, mais ils voulaient 150 dirhams marocains pour cinq minutes de char. 150 dirham, c'est environs 20$. Ici il faut diviser par à peu près 7 pour obtenir le montant en canadien. Je trouve que 20$ pour une ride de char de cinq minutes quand la nuit à l'hôtel en coûte 70$, c'est abusif. Donc j'espère qu'il y a des taxis à minuit dans le trou de cul du monde car marcher 3km à minuit après 37 heures me tente plus ou moins. Halleluia! Un taxi nous saute dessus lorsqu'on sort de l'aéroport. Je lui demande combien, 50 dirhams. 7 piasses pour dormir dans cinq minutes, go. Trois fois moins que ce que l'hôtel demandait! Malgré tout, on saura plus tard qu'on s'est surement fait fourrés d'une couple de piasses. Oh well!

J'ai jamais été aussi heureuse de dormir. Bonne nuit!

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