Friday, October 12, 2018

7 octobre 2018

On se réveille assez tôt, craintifs de rater l'heure sacrée du déjeuner. Quelques secondes plus tard, le Général Désert nous parle de l'autre côté de notre tente pour nous informer que nous sommes attendus à 9h00 pour un départ vers notre prochaine destination, Fez. Il semble donc que notre guide ait trouvé un remplacement! Tant mieux car la route sera longue, 7 heures de voiture entre le désert et Fez en fait.

On se prépare rapidement et on va déjeuner encore une fois la même maudite affaire, du pain, du pain, des crêpes plastifiées et des confitures. Ah, et un oeuf à la coque. Tsé, un oeuf à la coque, dans un pain hamburger vapeur et du bacon, c'est bon, mais juste de même, avec du pain sec et des crêpes plastifiées, plusieurs jours consécutifs, c'est lassant. Il faut dire qu'il y a aussi un plateau de fruits à côté de nous, mais moi je n'ose pas y toucher. Disons que la situation aux toilettes est de plus en plus molle à mesure que les jours passent et des fruits frais ne me semble pas être la meilleure des idées. Eric, un peu tanné du pain j'imagine puisqu'il déteste les fruits, contemple le plat. Il prend une pomme, l'inspecte, la remet dans le panier. Prend une prune, l'inspecte, remet. Une pêche subira le même traitement. Finalement, il abdique et mange son oeuf à la coque et ses crêpes pas bonnes.

Quelqu'un de notre camp nous amène à la route afin d'embarquer dans notre transport vers Fez. Finalement, ça l'air que ce n'est pas un guide qui remplacera Mustapha, mais plutôt un chauffeur de taxi qui ne parle ni anglais ni français. Il y a aussi trois autres vannes similaires à la notre et un gars en particulier en chemise bleue qui a l'air d'un pimp de taxi, c'est pas trop clair. Finalement, on part. On arrête à une station service trente minutes plus tard et on y revoit le type en chemise bleue. Qu'est-ce qu'il fout là lui? Bizarre. C'est même lui qui paie l'essence, et on repart. Sur le chemin, on fait quelques arrêts et on ne comprend pas trop les raisons: le chauffeur prend un papier dans un genre de garage, puis ramène le papier à la gendarmerie royale, il va chercher des boîtes de dattes à gauche et à droite, en donnera une à une femme qui attend sur le bord de l'autoroute plusieurs kilomètres plus loin, bref c'est très bizarre. On fait un arrêt "pause café / pipi" à la Vallée de Ziz que nous avions déjà visité quelques jours avant, et on y revoit le type en chemise bleue. Quand même bizarre, parce que ça fait une heure qu'on roule! On finira par comprendre qu'on semble être 4 vannes qui se dirigeons vers la même direction, et que le gars semble juste être en charge de toute la patente. Sur la route, on voit beaucoup d'ânes, et aussi des bébés chameaux avec leurs bergers. Je veux plutôt dire, des moutons. Au loin, on voit souvent des colonnes de fumée : c'est les gens qui brûlent leurs vidanges, ça donne une idée de la salubrité du pays. On constate aussi un changement au niveau de la végétation au fur et à mesure qu'on s'éloigne du désert : le sol est de moins en moins aride et il y a de plus en plus d'arbre et de gazon. On se retrouve même à travers une forêt et des parcs qui nous font presque oublier qu'on est au Maroc, certains paysages ressemblent même un peu au Portugal et à Hawaii, mais en plus sec et moins beau.

Notre chauffeur de taxi expédie le déplacement et on arrive à 5h à notre hôtel. Il faut dire que normalement on avait plusieurs arrêts de prévus, notamment un à Azrou pour voir des singes africains et les nourrir, mais on ne se plaint pas d'être arrivés plus tôt que prévu à Fez. N'empêche, cela ne nous empêche pas de nous plaindre à notre guide que nous avons payé pour un guide et des activités, services qui ne nous ont pas été offerts pour notre troisième journée, et de demander un remboursement partiel.

On arrive donc à notre « Riad », c'est comme ça qu'ils appellent les maisons d'hôtes au Maroc, c'est comme une auberge. L'endroit est vieux de 1100 années et c'est magnifique. Il y a un perroquet gris du Gabon dans le coin, qui s'appelle Jade et qui fait plein de bruits. La femme qui nous accueille et qui semble être la propriétaire nous offre des biscuits et du thé à la menthe, et nous dessine une carte pour nous permettre de voir le plus possible dans le peu de temps que nous avons à Fez (nous repartons le lendemain matin relativement tôt pour nous rendre à Chefchaouen, Fez n'était qu'un arrêt pour couper le temps de transport déjà assez long). Elle nous apprend que Fez est divisée en trois villes, la nouvelle, qui est « comme chez nous » selon ses dires - faut peut-être pas exagérer, mais en effet c'est quand même moderne, joli et plus propre comme ville. La moyenne, qui est un entre deux, puis l'ancienne Medina, qui est la plus vieille et ancienne. Il n'est pas possible d'accéder à la Medina en voiture, c'est seulement accessible aux piétons. Les « rues » seraient bien trop étroites pour des voitures de toute façon. La Medina est entourée de remparts et a quelque chose comme 13 portes d'accès, et est constituée de 9600 ruelles, qui ne comprennent pas les culs de sac. C'est comme un vieux labyrinthe dégueulasse et pas propre finalement.

Carte en main, on quitte notre hôtel et décidons de trouver un restaurant que nous avions vu en ligne et qui offre un menu dégustation, Nur. Le restaurant a été nommé meilleur restaurant marocain l'année dernière et on se dit que ça fera surement changement du pain et des bouillis. On trouve facilement le restaurant et on nous informe qu'ils peuvent nous prendre immédiatement, mais que sinon toutes les réservations sont prises (nous n'avions pas réservé d'avance car il fallait payer 75$ par personne pour réserver!!!). De l'extérieur, on ne croirait jamais que ce restaurant se trouve à cet endroit là, et encore moins dans cet environnement et cette ville-là. Les marocains semblent beaucoup aimer les oiseaux, car il y a deux cockatiels dans une cage dans le coin du restaurants, qui s'adonneront à des ébats amoureux pendant notre souper. Bref, on se commande du vin Marocain qui est quand même surprenamment bon et on dévore nos dix services, qui passent du cocktail de betterave, des mousses superposées aux saveurs de tajines avec du caviar (...berk pour le caviar), du saumon fumé avec décorations d'olives et d'avocats, d'un type de poisson qui m'échappe dans l'immédiat, du foie gras, du poulet magique à la sauce au chocolat épicée (très bon, même si nous ne sommes toujours pas convaincus que du « poulet magique » n'est pas réellement du pigeon), du steak avec une sauce faite à base d'huile d'argan (normalement c'est un produit super populaire auprès des arabes pour les produits de beauté et de cheveux, mais il y en a une sorte qui est comestible apparemment), et un superbe dessert de saveurs assorties, avec également des biscuits et des bouchées de chocolats et noix. Au moment de manger nos desserts, nous voyons un couple entrer dans le restaurant et nous restons tous les deux stupéfaits: c'est le portrait tout craché de notre guide Mustapha, qui ne pouvait nous accompagner ici en raison de la mort de son ami. Le gars dans le restaurant est clairement le sosie de Mustapha, mêmes lunettes, démarche, style, coiffure, etc. On se dit que c'est pas possible, on essaie de valider que c'est bien lui mais il est assis dos à nous et on a l'air un peu psychopathes à tendre le cou et à se retourner pour l'analyser. On se dit que le mystère restera entier... Finalement, plusieurs jours plus tard, on pourra conclure qu'il ne s'agissait pas de la même personne, car en regardant nos photos de voyage on constate que Mustapha portait des bracelets à son poignet droit que le gars du restaurant n'avait pas. Ouf, enquête close.

On ressort de là repues et puisqu'il est déjà tard, nous rentrons à notre Riad. On peut regarder un peu les ruelles en même temps, et on constate que c'est essentiellement encore un millions de petites boutiques, un peu comme celles à Casablanca, mais en plus propre, qui vendent différents trucs aux touristes. Après une longue journée et un long repas, un repos bien mérité avant de quitter pour quatre autres heures de route vers Chefchaouen.


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